in Painters

Galerie Patricia Dorfmann (19 mai - 20 juin 2015)

La peinture de Raphaëlle Ricol évolue aussi rapidement que ses humeurs et ses envies. La joie de se laisser surprendre par les devenirs de ses propres tableaux l’entraîne le temps d’une toile dans une suite de défis, une découverte en cascade de mondes qu’elle ne refuse jamais de traverser, par appétit de délivrance. Tout s’ouvre et se fend dans ses tableaux, les corps se livrent à de terribles métamorphoses, comme mus par un impétueux désir de croître, des flux colorés en jaillissent et des membres s’en séparent pour aller voir ailleurs. Des têtes tombent aussi ! On ne s’étonnera donc pas de croiser Lewis Carroll et Barbe Bleue dans ses récents tableaux. Raphaëlle Ricol maquille les apparences ou les met à nu, chahutant les attributs que l’on prête communément à l’homme, la femme, l’enfant et l’animal. Elle s’amuse aussi des jeux de pouvoir qu’elle observe avec l’acuité d’une artiste née sourde. Par énergie sans doute, sa peinture étourdissante et solaire sait se passer d’ironie.

Marguerite Pilven